GRANDCLAUDON Robert- Sdt - Mat 0707

3ème Compagnie - 4ème Peloton d'Assaut- 1ère Section

 

Sdt Grandclaudon Robert
3e Compagnie – 4e Peloton d’assault – 1e Section
Tireur de Bren-gun
Matricule : 0707

 

L'attaque de Wessem

 

Le 16 octobre,  deux habitants de Wessem descendaient le ruisseau en kayak pour rejoindre ainsi la briqueterie de Thorn.  Ils annoncèrent au major Nowé, commandant de la 3e compagnie, que les allemands avaient quitté Wessem.
Le major décida immédiatement d’envoyer une patrouille de reconnaissance pour vérifier si cela était vrai.  La patrouille était forte d’une dizaine de soldats sous le commandement du SLt Gonthier.  Ils atteignèrent sans trop de problèmes l’entrée du village.  Là, ils se séparèrent.  Une partie s’infiltra dans le centre,  mais tomba sous le feu des allemands qui se trouvèrent à l’intérieur du village et d’autres qui venaient du côté nord.  Vu cette situation imprévue,  nous fûmes obligés de battre en retraite.  Nous rejoignions nos lignes assez vite et devions constater que six hommes de notre patrouille étaient portés disparus.
Un hollandais était grièvement blessé.  Les noms des hommes portés disparus :  Van Geel,  Grandclaudon,  Leceuve,  Nihoul,  Verlay et Dewez.

Ce texte est un extrait du carnet de campagne de la Brigade Piron,  le soldat Grandclaudon,  qui participa à cette patrouille écrit dans son rapport :

Comment je fus fait prisonnier de guerre ?  Robert Grandclaudon raconte :

Le 16 octobre,  venant de Wessem,  deux hollandais décendaient le ruisseau en kayak jusqu’à la briqueterie ou nous avions un poste d’avant-garde.  Nous les emmenions vers le major Nowé.  Il fut décidé d’organiser une forte patrouille de reconnaissance d’une dizaine d’hommes avec radio.  J’y participai ainsi que mon camarade Victor Leceuve.  La patrouille était sous les ordres du Slt Gonthier.  Nous avions pour mission de constater si les allemands avaient quitté Wessem.  On avait décidé qu’en cas de trahison de la part des deux hollandais,  ils seraient immédiatement exécutés.  Nous nous dirigions vers Wessem,  les deux hollandais nous précédaient accompagnés du Sergent
Van Roy,  Leceuve et moi-même.  Nous prenions le petit pont pour être le plus possible à l’abri des mitrailleuses allemandes qui pourraient se trouver encore dans le village.  Quand le village était en vue,  la route était barrée d’un énorme tronc d’arbre.

C'est ce petit pont que Freddy Verhaegen emprunta le 25 septembre 1944 et où il fut mortellement blessé (voir témoignage Verhaegen Freddy),  nous nous trouvions en vue de l’entrée du village de Wessem,  c’est à cet instant que les allemands ouvraient le feu.

Un des hollandais fut touché par une rafale de balles.  Je pensais qu’il était mort.  Leceuve et moi-même nous nous jettions vers le sol et répondions le tir de l’ennemi avec nos armes.  J’apercevais le Sergent Van Roy qui fillait devant nous comme un lièvre,  faisant signe qu’il fallait battre en retraite et qu’il allait consulter le Slt. Gonthier à ce sujet.  Contrairement de ce qu’il est écrit dans le carnet de campagne,  nous n’étions pas au courant que la patrouille était scindée en deux parties.  Nous ne les avons plus revus et n’avons jamais recu d’ordres du sergent Van Roy et du Slt. Gonthier.  A mon point de vue,  personne ne pouvait atteindre le centre de Wessem qui était toujours sous l’occupation ennemie,  nous l’aurions remarqué de notre avant-poste.  Leceuve et moi-même étions sous le feu ennemi,  cela tirait de tous les côtés et nous étions encerclés.  Leceuve faisait le mort pendant que je fus fait prisonnier.  Quand je fus emmené  par les allemands vers le tronc d’arbre,  un d’eux racontait que celui-ci était miné.  A ce moment là,  Leceuve se redressait et abattait deux ou troix allemands.  A court de munitions,  il était obligé de se rendre.  Nous étions prisonniers et emmenés à Wessem ou nous retrouvions les autres soldats belges dont j’ai oublié les noms.  Cela aurait pu mal tourner si les jeunes soldats allemands avaient su que nous étions belges sous des uniformes anglais.  Ils étaient sur le point de nous abattre car à leurs yeux on était des saboteurs.  Une chance qu’il y avait des anciens parmi eux,  qui les en ont empêché.  Sous haute surveillance nous furent mis dans un camion et ensuite sur le premier wagon de train derrière la locomotive.  Quand nous leurs demandions pourquoi,  ils nous répondaient que les anglais attaquaient les trains et nous serions ainsi en première loge !  Nous arrivions à Bielefeld dans un centre de triage de prisonniers de guerre.  Les anglais et les belges furent emmenés à Falingbostel. 

Au Stalag IX nous retrouvions la « scout-section » de la 3e compagnie qui avait disparu près du canal de Wessem,  à Santfort !!!


Caporal Leceuve Victor
3e compagnie – 4e peloton d’assault- 3e section
matricule : 4132