André WILMET - 1Sdt - Mat 5666 2ème Bataillon
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Témoignage de son fils Etienne Wilmet |
Photos prises en Allemagne en 1945 ©. Tous droits réservés. Photos Wilmet. Reproduction interdite |
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J'ai
quitté Waterloo avec mes parents le 10 mai 1940 à 8h30. Mon père, fondé
de pouvoir à la Sofina, devait évacuer vers la France les documents de
la banque. Le périple commencé à Ypres passera par Lisbonne, au
Portugal, où nous sommes restés un an. Après un bref passage à New-
York, où le droit d'entrée est refusé (les USA ne sont pas encore en
guerre et ne peuvent accueillir des réfugiés), nous voilà à La Havane,
sur l'île de Cuba. Études secondaires terminées, je décide de rejoindre l'Armée belge, ou du moins la Brigade en cours de constitution. J'ai signé le 3 décembre 1943 devant le Consul de Belgique à La Havane un engagement volontaire, devançant de 6 mois mon appel sous les armes. J'avais 18 ans et six mois. Le
28 mars, je reçois mon ordre de rejoindre les Forces Belges à Montréal
où, arrivé le 30 mai 1944, je suis incorporé sous le matricule BC542
(Belgian Corps in Canadian Army). Le 15 novembre, la brigade descend de ligne et se reforme à St Nicolas et
à Hamme. |
Anecdotes
racontées par son fils Etienne : 1. Lors de la 2e campagne de Hollande, les allemands venaient souvent «tâter» nos lignes en barque. Nous en avions repéré le point d'attache. Avec quelques hommes, en tant que tireur de Bren-gun, je fut chargé de détruire cette barque. Nous nous en approchâmes jusqu'à ± 1000 mètres, et j'y vidais mon chargeur composé spécialement d'un mélange de balles traçantes, incendiaires et de normales. Nous n'avons plus vu ce canot! 2. Lorsque le bataillon s'est reformé en décembre-janvier, nous avions bien entendu des entraînements au camp de Bourg-Léopold. Sous les ordres d'un officier anglais, nous étions en exercice sur le terrain lorsqu'il nous donna l'ordre de passer à « l'attaque » droit devant. Mon peloton bondit en avant, et profita de tous les obstacles naturels pour se soustraire aux yeux de « l'ennemi ». C'est ainsi que je me retrouvais avec un de mes camarades dans un trou d'obus. Ce n'est que lorsque je le vis devenir blême que je regardais où pointait son regard: j'avais le pied droit à deux centimètres d'un obus de mortier non explosé. Le commandement anglais n'avait rien trouvé de mieux que d'utiliser comme terrain d'exercice le champ de tir! Mon camarade sauta hors du trou, et j'en fis autant, non sans maudire l'officier qui commandait « l'attaque » ! |