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Verhaeghe de Nayer Marc- SLt Armoured Cars Squadron - Troop 3 |
SLt Marc Verhaeghe de Nayer
Escadron d'autos-blindées - Troop 3
Composition du 3ème Peloton :
3 autos blindées Daimler (1 canon 40mm. 1 Mi BRSA 7,92mm – 1 Bren – 2 Fum) |
D'ARTAGNAN S/Lt. Verhaeghe de Nayer Van Lommeren Bernaerts |
DUR A CUIRE Bihay Simoens Benoot |
DYNAMITE Roelandts Decrop ‘t Joen |
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2 Scout-cars Daimler | DENDERMONDE Chougol Corneau |
DIKSMUIDE Collet Hirchberg |
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2 Jeeps Willys 4 x 4 | Hodister - del Marmol – Bragard - Delcourt |
Paternotte - de Caraman Chimay – de Crombrugge - Albert |
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2 motos B.S.A. | Thys | Lomme |
Récit du S/Lt. Verhaeghe de Nayer
25 août 1944.
Dès l’aube du 25 août, le 3e peloton est envoyé à Honfleur, libéré depuis la veille au soir par la 6th Airlanding Brigade, que la Brigade belge a rejoint au cours de la nuit. Le régiment des Devons a été lancé en poursuite vers Fiquefleur-Equainville tôt le matin.
Le S/Lt. Verhaeghe raconte sa journée : Dès mon arrivée, je prends contact avec le
commandant du régiment d’infanterie anglais dont l’avant-garde qui progressait le long de la N 180 est arrêtée devant le pont sur la Morelle. Il me demande de délimiter la résistance ennemie. La courbe de la route m’empêche de me rendre compte si le pont est tenu sous le feu par l’ennemi. Sur mon ordre, le scout-car de Chougol s’avance jusqu’au pont, le franchit et me signale par radio qu’il ne rencontre aucune résistance. Continuant sa progression au-delà du pont, il tombe brusquement sous le feu des mitrailleuses, il se replie en me signalant les endroits où il a repéré l’ennemi. Je lui donne ordre de repasser le pont et me porte en avant avec ma blindée pour détruire les mitrailleuses.
Mais, au moment de franchir le pont, une formidable déflagration dévoile un canon antichar, embusqué dans l’axe de la route, qui nous observait et attendait le reste du peloton avant d’ouvrir le feu.
Heureusement son premier coup nous rate ! Vite un fumigène ! J’ai à peine le temps
de reculer et de rejoindre le reste du peloton qui s’est déployé dans les prairies de part
et d’autre de la route. Les winklers se portent rapidement en avant à travers les prairies, mais sont pris également sous les feux : Hodister et del Marmol sont
grièvement blessés. « Drill blanc » en hâte : se déployer, bloquer l’itinéraire et dégager nos blessés.
Evidemment, c’est le moment où la seconde blindée de Roelandts s’embourbe et que choisit l’ennemi pour ouvrir le feu de toutes ses armes. Un tir de mortier touche ma blindée de plein fouet, blessant mon radio et moi-même en pleine figure. Je demande du secours au commandant du régiment anglais, lui demandant l’appui de tous ses feux pour neutraliser les armes ennemies et m’aider à me dégager. Le dégagement de nos blessés est laborieux et finalement, à l’arrivée du Cdt. Dulait, chargé de me remplacer, je peux être évacué vers un hôpital de campagne britannique déployé sous tente dans la région de Bayeux.
Le MdL. Bihay, adjoint du S/Lt. Verhaeghe, a vu cette opération de l’arrière. Il raconte : "Je me trouvais avec ma blindée en troisième position ; j’étais posté à côté de la dernière maison du hameau. Les feux ennemis, peu nourris et peu précis, venaient mourir sur ma blindée et le mur de la maison voisine. Me rendant
compte que la mitrailleuse ennemie la plus proche se trouvait sur ma droite en dehors du champ de tir de ma blindée, je suis descendu de voiture et j’ai contourné la maison pour essayer de repérer l’arme ennemie. Ayant localisé la mitrailleuse, je retournais vers ma blindée quand arriva Hodister ensanglanté. Il croyait avoir le bras cassé. Après avoir sorti
ma boîte de premiers soins et placé ma voiture en position de tir sous les ordres de Simoens, je pus panser sommairement le blessé. Ce dernier me signale que del Marmol, touché gravement aux jambes, était incapable de bouger et avait demandé
qu’on le laisse sur place jusqu’au soir. Un résistant français s’offrit pour aller le chercher quand même. Je remontai donc en voiture pour l’appuyer au mieux.
Malheureusement, à peine parti, il fut touché au ventre et aux jambes. Aidé d’Albert et de moi-même, il parvint cependant à revenir à l’abri. Peu après Paternotte fit un nouvel essai pour dégager del Marmol, mais il est blessé à son tour. Finalement,
aidé par un autre résistant français, je pus rejoindre del Marmol et le ramener à l’abri.
Au moment de l’arrivée du Cdt. Dulait, tous nos blessés étaient dégagés et en cours
d’évacuation."
Extraits :
" Au galop de nos blindés par Roger Dewandre "
" 1944 Des Belges en Normandie par Guy Weber "
mise en page par Didier Dufrane