|
MARTIN Carlos - Pvt - Mat 4315 1st Company - 4th Assulat Pl
|
|
1. Témoignage transmis par son neveu Steve Ellis (Green Lake-Wisconsin-USA) 2. Témoignage de Mr Arthur Francotte, son compagon d'évasion du Stalag 3. Témoignage de Mr Félicien Bernard, son ami, membre de sa section |
1. Témoignage transmis par son neveu Steve Ellis (Green Lake-Wisconsin-USA)
Carlos Joseph Gilles MARTIN was the son of Alphonse Joseph Gilles MARTIN and Euphrasie Pelagie Marie Catherine HOUSSA. Carlos was born 28 September 1921 in Melreaux, Hotton, Luxembourg, Belgium. He was a residence of Barvaux. His home of record was D’Oppagne, 10 in Barvaux. His occupation was listed as an auto mechanic.,
In 1940 Carlos MARTIN enlisted in the Reinforcement and Instruction Unit, the Ardennes Hunters, an infantry unit.
On 10 May 1940 Germany invaded Belgium.
Carlos hastily left the barracks and embarked on a train to Ninove/Alost, Belgium.
On the 19 May 1940 he joined his unit in France.
On 22 May 1940 Carlos was captured in Boulogne, France.
In May 1940, as a prisoner of war he was sent to Stalag XIII C. Stalag XIII-C was a prisoner-of-war camp near Hammelburg, Lower Franconia, Bavaria, Germany. His POW identification number was 35387.
Later he was sent to a “komando” camp at Scheufurt, Germany. He worked at the Kugel-Fischer factory.
On 20 October 1941 Carlos escaped from Stalag XIII. Arthur Gillot and Arthur Francotte escaped with Carlos. While traveling from 20-23 October 1941 by train they passed through:
23 October 1941. Passes the line of demarcation in France between the Vichy regime (northern region occupied by Germany) and the free French in the south.
Carlos became a prisoner in France and was a worker in Lyon, France on 25 October 1941.
On 26 May 1942 Carlos escaped from this camp in Lyons.
Carlos was in Carcel Modelo Prison in Barcelona and transferred to Burgos Prison in Burgos.
On 04 July 1942 he became a prisoner in Miranda Camp in Spain for 9 months.
Miranda del Ebro Concentration Camp Spain.
On 19 April 1943 Carlos was liberated from the Spanish prisoner camp. From 19 April to 26 May 1943 Carlos stayed in Cestona, (spelled Zestoa) in Spain.
26 June 1943 Carlos was expelled to Portugal
22 July 1943 Gibraltar
On 24 July 1943 Carlos embarked for the United Kingdom in Lisbon, Spain.
He enlisted with the Belgian forces in the United Kingdom on 05 August 1943. He joined the administration company of the Defense Ministry.
On 11 August 1943 he joined the Administration Coy of the Second Group.
On the 29 August 1943 Carlos went back to the administration company of the Defense Ministry.
On 30 August 1943 he joined the 4th Coy of the second group.
On 02 September 1943 Carlos was assigned to the Physical Readjustment Company.
Carlos joined the Training Company of the Second Group on 04 November 1943.
On 31 March 1944 Carlos joined the Headquarter Company of the First Group. He joined the First Independent unit of the First Group.
On 22 April 1944 Carlos joined the Train Section of the Supply Unit.
On 23 May 1944 Carlos rejoined the First Independent Unit.
Carlos joined the Field Ambulance Section on 29 July 1944.
Two days later, on 31 July 1944, Carlos went back to the First Independent Unit.
Leave camp at Newmarket
On 12 September 1944 Carlos was killed at the Station of Bourg-Leopold. At the time of his death his rank was private. His Belgian military service number was 4315. Carlos was a member of an assault platoon of the first motorized unit., One source claims that Carlos was killed by a plane bombardment.
Monument Bourg-Leopold
His grave in Hotton
Suite à la demande de Steve Ellis, neveu par alliance de Carlos Martin de la 1ère Unité Motorisée, j’ai entrepris certaines recherches concernant son oncle, et en particulier sur la période 1940-1944.
Voici la déclaration de Carlos auprès de la Sûreté de l’Etat à Londres, le 12 novembre 1943 :
«J’ai été appelé sous les armes classe 1940 le 29/2/1940 aux Chasseurs Ardennais (Division Renfort et Instruction). Le 10/5/1940 je me trouvais toujours sous les armes.
Le 19/5/1940 avec mon unité, je suis parti pour Boulogne-sur-Mer. Le 22/5/1940, nous avons été faits prisonniers et j’ai été envoyé en Allemagne au Stalag 13A de Nuremberg. J’avais le n° 35387 d’internement.
Je fus ensuite transféré à Schweinfurt où j’ai travaillé à l’usine Kügel-Fischer (roulements à billes, moteurs d’avions et bombes).
Le 20/10/1941, en compagnie de GILLOT Arthur (actuellement au Congo Belge) et FRANCOTTE Arthur, nous nous sommes évadés.
De Schweinfurt, nous nous sommes partis sur Nancy. Alors, par tous les moyens de locomotion, nous nous sommes rendus à Vers en Montagne dans le Jura et y avons passé la ligne de démarcation. Une fois la ligne passée, nous nous sommes rendus chez le Consul de Belgique à Lyon. Celui-ci nous a placés dans le camp de travailleurs de Chateauneuf.
J’y suis resté 7 mois. Ayant obtenu l’autorisation de me rendre chez le Consul à Lyon, je ne suis plus rentré au camp et me suis dirigé sur Toulouse. A ce moment, j’étais seul étant séparé de mes compagnons de voyage depuis tout un temps.
De Toulouse, je me suis parti à Oseja où j’ai passé les Pyrénées en fraude. Arrivé à Cindadreal le 4/7/42, je fus arrêté par la police espagnole. Après avoir passé par différentes prisons, je suis arrivé au camp de Miranda le 22/8/1942. Je fus libéré le 19/4/1943 et envoyé en résidence forcée à Cestona.
Le 27/6/1943, je fus dirigé sur le Portugal et ai séjourné pendant 5 semaines à Curia. Je fus ensuite transféré à Gibraltar.
En cette ville, je me suis embarqué le 24/7/1943 sur le SS SAMARIA à destination de Liverpool. »
Carlos Martin, Londres le 12/11/1943
2. Témoignage de Mr Arthur Francotte, son compagon d'évasion
Voulant en savoir plus sur son évasion du Stalag en 1941, j’ai pu retrouver Mr Arthur FRANCOTTE, son compagnon d’escapade….
Je me suis donc rendu chez lui à Hermée (Liège). Voici son histoire :
« En mai 1940, j’étais en service au Régiment Forteresse de Liège, Fort de Pontisse, puis muté au Régiment Forteresse de Namur, artillerie de tranchée.
Le 29 mai 1940, nous avons été faits prisonniers par les Allemands. C’est ainsi que je me suis retrouvé le 2 juin au Stalag XIII A de Nürnberg en Bavière.
Je fus désigné pour travailler au Commando de Schweinfurt. Je fus affecté à l’usine Kügel-Fischer. C’est là que j’ai fait la connaissance de Carlos MARTIN. J’avais à l’époque 21 ans, Carlos était deux ans plus jeune que moi.
Je n’avais aucune intention de travailler pour l’ennemi et ne me suis pas gêné de le faire savoir à notre contremaître. Celui-ci était vraiment très compréhensif et m’a avoué qu’à ma place, il ferait pareil. Toutes les journées, je me « promenais » dans l’usine et n’avais qu’une intention : … m’évader !
Nous recevions une bouteille de bière par jour. Avec Carlos et Arthur Gillot, nous revendions nos bouteilles aux ouvriers allemands. Petit à petit, nous nous constituions une petite réserve d’argent.
Un jour, j’ai fait part au contremaitre de mon intention d’évasion, je savais qu’il comprendrait. Il eut un petit sourire complice.
Le jour du grand départ, ce contremaitre me remis un paquet…. Il contenait des habits civils pour nous trois !!! il me prit à part et me remis des insignes de boutonnière avec la croix gammée. Il s’agissait de l’insigne des ouvriers du parti national-socialiste et me dit de le porter, que je comprendrais….
C’est ainsi, que le 20 octobre 1941, nous nous sommes fait la belle ! Avec Carlos et Arthur, nous sommes sortis par la fenêtre des lavoirs du 3ème étage et avons descendu le long de la corniche. Nous nous sommes rendus à la gare de Schweinfurt. Nous croisions des militaires allemands... salut hitlérien, nous leur répondions de la même manière ! (les ouvriers du parti nazi étaient très respectés). Nous avons pris nos billets et avons pris le train pour Nancy. A peine dans le compartiment, nous avons fait semblant de dormir… aucun de nous trois ne parlait l’allemand!. Arrivés à destination, nous avons vite enlevé ce fameux insigne qui fut tout compte fait notre sauf-conduit. Je me rappelle très bien que mes deux compagnons ont jeté cet insigne, j’ai gardé le mien depuis ce jour-là (il me le montre avec beaucoup d’émotions).
Les jours suivants, nous avons marché à travers les campagnes et sommes passés en France Libre et sommes arrivés à Lyon. Nous nous sommes retrouvés dans des camps de travailleurs. C’est là que nous avons été séparés.
Pour ma part, j’y suis resté jusqu’en septembre 1943. Je faisais partie du 414ème Groupement de Travailleurs étrangers. J’ai ensuite rejoint la résistance à Clermont-Ferrand au sein des F.F.I. et ai participé aux combats du Mont-Mouchet et de Chaudes-Aigues (Cantal) et dans le Puy de Dôme.
En octobre 1944, je suis rentré en Belgique.
Quelques années plus tard, les anciens prisonniers qui travaillaient à l'usine Kügel-Fischer ont été invités par le directeur et nous avons été reçus comme des rois. Aussi, chaque année, nous nous y rendions, tous les frais étaient pris en charge par la société ! Cela a duré jusqu'au début des années 2000 !"
Arthur Francotte, octobre 2005
3. Témoignage de Mr Félicien Bernard, son ami, membre de sa section
J’ai pu également recueillir le témoignage de Mr Félicien BERNARD qui servait dans le même peloton que Carlos MARTIN.
" Carlos était pour moi plus qu’un frère ! Nous étions inséparables et avons partagé les bons et mauvais moments de cette triste période de notre vie.
Pour la petite histoire, et pour tenter d’être complet au mieux, je me souviens d’un jour, début septembre 1944 où à Bruxelles, Carlos, que j’accompagnais, a rencontré une de ses sœurs, laquelle attendait un heureux événement. Cette sœur, dont j’ai oublié le prénom, lui a offert une petite médaille religieuse, que Carlos a immédiatement fixée à la chainette qu’il avait au cou et qui portait sa plaque d’identité militaire.
Carlos était très fier et très heureux de ce geste, car je crois me souvenir que sa sœur lui avait demandé d’être le parrain de l’enfant à naître.
Le 12 septembre 1944, vers 15 heures, alors que nous nous trouvions à Bourg-Léopold, très exactement sur les voies de chemin de fer bordant la gare où nous profitions d’un moment de répit pour faire un brin de toilette, nous avons essuyé le tir d’un canon de 88 allemand.
Carlos et moi, tout en discutant de notre « sortie » de la veille au soir, nous nous dirigions vers ce hangar où nous nous sommes abrités.
Malheureusement, un éclat d’obus a traversé l’épaisse porte et l’a atteint à la gorge, lui tranchant la carotide. Carlos s’est écroulé,… c’était fini !!!
Cela a été pour moi un des moments les plus durs, de voir mon « copain » mourir à mes côtés.
Une petite anecdote : il se plaisait à démontrer la force qu’il avait dans les bras, en tenant en mains et à bouts de bras, deux fusils, à l’horizontale.
Je me plais à le redire, Carlos et moi étions inséparables, tant au combat (nous partions toujours ensemble en patrouille), qu’en virées… Nous étions si proches que nos copains de bataillon blaguaient à notre sujet, prétendant que nous « couchions ensemble »… En fait, nous partagions deux lits superposés"...
Félicien Bernard, 1st Coy, 4Th Pl, matricule 5073