Sdt. Marcel Siméon
3e Compagnie – (Peloton Mach.Gun)
Matricule : 4777

Né le 2 février 1920,  il part de Belgique le 4 mai 1942,  « Believe it or not » il était en uniforme à l’âge de 10 ans.  Enfant de troupe,  élève à l’Ecole des Pupilles à Saffraanberg en 1930 il a quitté lorsque l’Etat décida de supprimer ces institutions pour raison d’économie.  Mais il avait été élevé dans le sérail...
Milicien de la classe 1939,  il avait fait la campagne des dix-huit jours avec le 5e Régiment d’Artillerie.  Dans la pagaille de l’époque,  il est fait prisonnier à Saint-Quentin et condamné à être fusillé comme « franc-tireur ».  La peine est commuée en déportation.  Et dans l’euphorie de leur victoire sur la France,  les Allemands le relâchent à Bastogne en juin 1940.  Depuis lors,  il ne cesse de chercher à leur échapper pour toujours.

Il est d’abord parti en Suisse,  où il fut interné pendant 6 mois.  Il repart vers la France de Vichy le ... 11 novembre 1942.  Comme il a mal choisi le moment :  les Allemands occupent la Zone dite « libre ».  Mais dans la confusion il arrive à Banuyls,  traverse les Pyrénées,  passe à Figueras,  arrive à Barcelone où il prend contact avec l’Ambassadeur de Grande-Bretagne.  On lui donne un « salvo conducto »,  des conseils et il part pour Valence.

Il se fait « piquer » dans le train près de Tarragone et interner à la prison dite « Pilatos » où il reste quatre mois dans des conditions déplorables d’hygiène.  Il est rongé par la vermine et crève de faim.  Le 14 avril 1943,  il est transféré à Rens pendant deux mois.  Il entre à Miranda à la fin du mois de juin.  Il écrit : "Après ce que j’ai connu,  c’est le paradis.. !"

Mais il doit attendre le 13 août pour être libéré.  D’abord à Madrid,  on le joint au Groupe de Cestona,  il est transporté à Curia et à Costa de Caparica.  Arrivé sur le « René-Paul » à Gibraltar,  le 12 octobre 1943,  il doit y être hospitalisé.
Le 15 novembre,  on l’embarque sur le « SS/Orbita » dans un grand convoi et après dix-huit jours de mer il arrive à Liverpool le 26 novembre.

Royal Victoria Patriotic School

Après Patriotic School,  il s’engage aux Forces de terre Belges le 15 décembre 1943.  Il nous arrive à Walton-Hall après 19 mois de voyage...   Versé à la 3e compagnie indépendante du major Nowé,  au 6e peloton de mitrailleur d’Henri Paternotte,  avec Pire,  il descend en Normandie le 6 août 1944.

Lt. Henri Paternotte – 6e Peloton – Mitrailleuses lourdes Vickers

C’est Sallenelles, dans l’embouchure de l’Orne,  le « bunker » de Franceville,  le Home,  Cabourg,  Villers-Sur-Mer,  Houlgate,  Honfleur,  Conteville... le sang qui coule à Foulbec.

Houlgate	Villers-sur-mer	Honfleur

Marcel Siméon a fait toutes les campagnes de la Brigade Piron.  Reconnaissant,  il a transporté en pélerinage,  une toile peinte par lui et qui restera exposée dans le local de l’Union Nationale des Evadés de Guerre.

Merci,  Marcel !

Croix des Evadés

Extrait
« LE RENDEZ-VOUS DE GIBRALTAR »
par Guy Weber

mise en page par Didier Dufrane