MARLIER Robert - Sdt- Matr 4286

2ème Compagnie - 5ème Peloton d'assaut - 3ème Section

 

Sdt. Marlier Robert
2e Compagnie – 5e Peloton d’assault – 3e Section
Matricule : 4286

 

Milicien de la Classe 1940,  il a été appelé sous les armes le 29 février pour être versé à la 8e Compagnie du 12e Chasseurs à Pied à Tournai.  Le 10 mai,  ce régiment est envoyé dans le Pays de Waas,  face à la frontière hollandaise en attendant la relève par les troupes françaises,  puisque les militaires qui le composent sont à l’instruction.

Dès la relève par les alliés,  le régiment est expédié dans le Département du Gard,  en France.  C’est à Saint-André de Roquepertuis que la capitulation belge les surprend et qu’ils doivent subir certaines vexations.  Les autorités locales leur font déposer les armes à la Mairie... Mais bientôt,  dans la panique générale, on les expédie à Verdun,  creuser des tranchées pour arrêter l’avance allemande.
Comédie burlesque puisqu’une seule compagnie du régiment possédait des armes et que celles-ci changeaient de mains chaque jour,  de compagnie en compagnie.  Dans la débâcle de l’époque,  il est fait prisonnier et interné à la caserne des Gardes Mobiles de Nancy.  Les Allemands le relâchent au début du mois de septembre.  Ils croient avoir gagné la guerre...

Il rentre à Attre-Mevergnies près de Ath,  auprès de sa mère dont il est le soutien puisqu’il est orphelin de père.  Mais le 16 janvier 1941,  avec six-cent cinquante francs en poche,  il décide de « partir pour l’Angleterre ».  Son idée est de gagner la Suisse dans une première phase.  Le 20 mars il est à Delle et finit par être accueilli dans un petit village français de la frontière,  Villars-Le-Sec,  où on lui conseille de passer en France non-occupée.

Le 1e mai,  en vélo,  il arrive à Besançon,  rencontre un camionneur sympathique qui lui donne des « tuyaux » et arrive sur le territoire de Vichy.  Il se retrouve à Saint-André de Roquepertuis où son régiment cantonnait l’année précédente.
On l’engage pour travailler dans les vignes,  puis il passe au Camp 803 de travailleurs étrangers,  à Beaucaire.  La plupart des occupants du camp sont polonais.  Les autorités l’envoient à UZES travailler dans une usine de terre glaise quand en janvier 1942,  une Commission composée de deux Allemands et d’un représentant de Vichy,  vient faire le relevé des travailleurs.  On veut les envoyer construire « le mur Atlantique ».  Comme il le raconte logiquement :
« Je n’ai pas quitté la Belgique occupée pour travailler pour les Allemands ».
Après de nombreuses palabres avec le commandant français du camp,  celui-ci lui conseille de s’engager à la Légion Etrangère.  Il arrive à Marseille et le 13 février 1942 s’engage pour cinq ans dans le corps des képis blancs.  C’était le jour de son anniversaire,  il avait 21 ans...


 

En route vers le front

Avec le 1e Régiment Etranger,  après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord il participe avec ces derniers à la campagne de Tunisie et notamment aux combats de Pont-du-Faz. (voir témoignages de Debry et Moray).

Suite aux accords passés entre le Gouvernement Belge de Londres et le Général de Gaulle,  il est récupéré par la Mission Militaire belge du major Lejeune et du Lieutenant Albert et se retrouve le 14 juillet au Consulat Belge d’Alger.

Le 31 juillet on l’embarque sur le SS/ « ORION » qui,  par Oran et Gibraltar, arrive en Grande-Bretagne le 11 août.  Après son passage à Patriotic School et au Centre d’Instruction de Leamington-Spa,  il rejoint le 1e Groupement Belge Indépendant à Lowestoft.

Versé à la 2e compagnie motorisée du major Waterloos,  il se trouve dans le peloton d’assault de Georges Van der Veen.  Quand la Brigade débarque en Normandie,  elle relève les Commandos britanniques à Sallenelles,  le 13 août 1944.  Le lendemain soir,  il part en patrouille avec son chef de peloton et,  devant la Ferme du Buisson,  la même grenade allemande les met tous deux hors-combat.  Il sera emporté dans la chaîne médicale avec tous les blessés de cette nuit-là :  Van der Veen,  Wanty et consort.  Fidèle à la camaraderie d’antan,  il est de toutes les réunions de Légionnaires ou de celles des anciens combattants de la Brigade Piron.                                                                                                                       

Extrait « Le Rendez-vous de Gibraltar » par Guy Weber