HAUZEUR Pierre - Sdt - Mat 10453

2nd Battalion - Supply Coy

 

Soldat Hauzeur Pierre
2e bataillon – matricule 10453

 

Extrait du livre « Au delà de la Légende »
Histoire de la Brigade Piron par René Didisheim

 

Le Sdt. Pierre Hauzeur est né à Verviers le 20 juillet 1920 et rejoint comme volontaire de guerre le 1e Groupement d’infanterie du bataillon Libération à Louvain le 11 décembre 1944.  Il a un esprit patriotique hors du commun de servir son pays à tout prix !  Il est le dernier à rejoindre les 12 candidats désignés pour le bataillon Libération.  Il rejoint le 2e bataillon qui se trouve à Hamme ou il reçoit son instruction militaire.


à gauche,  Sdt. Mortier – à droite Sdt. Pierre Hauzeur.


En Allemagne nous retrouvons le 2e bataillon qui avait été détaché depuis le 10 avril et employé par le Commandant britannique,  à des tâches diverses.
Le 10 avril,  il était envoyé à l’île de Walcheren où il passait sous le commandement de la 4e Commando Brigade.

Le 15 avril il passe sous le commandement de la 116e Inf. Bde R.M. et occupe la rive sud de la Meuse,  sur un front de 6 kilomètres près de Capelle.


"Bergse Maas"
Lieu de passage de la patrouille Hauzeur

Le 17 avril,  le bataillon passe sous le commandement de la 33e Armoured Brigade.  Les hommes dont beaucoup étaient pour la première fois au contact de l’ennemi se montrent plein d’allant.  Le bataillon est désigné le 22 avril,  pour effectuer une opération offensive dans les lignes ennemies.  Une forte section de volontaires franchit la Meuse avec des moyens de fortune.

Elle remplit sa mission sans trop de difficultés.  Mais le décrochage est pénible. Et en retraversant le fleuve,  la patrouille est prise d’enfilade par les Spandaus ennemis.  Plusieurs hommes sont tués.  Parmi eux se trouve un jeune Verviétois, qui,  quelques heures auparavant,  comme saisi d’un pressentiment avait écrit à ses parents,  une lettre si belle dans sa simplicité,  que je ne puis résister au désir de la reproduire. 

Pierre Hauzeur,  volontaire de guerre,  tué à l’ennemi le 23 avril 1945,  en terre de Hollande,  était un de ces innombrables jeunes gens qui avaient rejoint la Brigade après la Libération et qui s’étaient intégrés à elle avec un enthousiasme magnifique :

Le 22 avril 1945.

 

Mes chers parents,

 

C’est peut-être la dernière fois que je vous écris car,  à quatre heures,  nous partons,  plus que probablement,  pour jeter une tête de pont de l’autre côté de la Meuse.

Cela réussira probablement très bien,  car nous sommes treize,  et treize copains qui s’entendent très bien.

Nous avons l’honneur d’être choisis,  nous,  la 2e Section, car,  sans nous vanter,  je crois que c’est la meilleure équipe,  vu son homogénité.

Je pars content et volontaire.  Je n’ai aucune peur car notre sergent,  ainsi que Grisar,  sont des hommes capables,  sûrs et en qui j’ai une confiance absolue.

Je suis heureux et fier d’être parmi les cinq premiers qui passeront la Meuse et je fais cela,  avec le sourire,  pour notre Belgique chérie,  notre Roi et pour que mes frères n’aient plus de guerre.

Je sais que pour vous,  cher Papa,  chère Maman,  ce sera très dur si je viens à mourir,  mais sachez que c’est sans peur et en me battant,  j’espère bravement,   que j’aurai fait le sacrifice de ma petite vie de bourgeois.

Le temps est assez mauvais mais cela est un atout de plus dans notre jeu. Nous épions les Boches depuis huit jours.  Il ne doit pas y en avoir beaucoup en face de nous et je crois que leur moral est bien bas car,  de temps à autre, il y en a qui viennent se rendre.

Je vais vous quitter car nous partons pour la répétition générale avant la grande première.

Au revoir et mille kisses pour vous deux,  mes frères et soeur,  et tous mes amis et famille.

 

Votre fils,

P.S.  Je vous demande pardon pour tout ce que j’ai pu vous faire souffrir et pleurer.  Courage,  on les aura les Boches. Nous revenons de la répétition et,  dans une heure,  on y va pour du bon,  et je ne me sens pas un coeur tendre pour les Boches,  ces crapuleux.

Le 1e mai,  à 24 h.,  le 2e bataillon recevait l’ordre « de cesser toute opération offensive » sur son front.  Le lendemain,  le bataillon est rattaché à la « Mearsforces » qui est créé sous le commandant du Brigadier GG. Mears.

Le 5 mai,  à 8 h.,  la reddition,  sans condition,  de toutes les troupes ennemies des fronts de Hollande entre en vigueur.  Et le 2e bataillon rejoint la Brigade dans la région de Munster.

 

Capitaine René Didisheim, 1945.

 

24 avril 1945. Funérailles de Pierre Hauzeur, Joseph Biesmans et Jean Van Goethem à Kaatsheuvel (Waalwijk-NL). Pierre Hauzeur sera par la suite inhumé à Verviers.

Extrait du Régistre des Pertes de la Brigade

 

Plaque Commémorative à Sprang-Capelle (NL)