Georges Houbion - Cdt - Mat 24871 EM Brigade Aide de Camp du Colonel Piron |
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Témoignage de sa petite fille Georgette Houbion |
Etant née en 1962,
je n'ai pas eu la chance de connaître mon grand-père, décédé un an plus tôt
suite aux mauvais traitements subis dans les geôles espagnoles, ni mon oncle
Jean, tué en 1945. C'est à travers les histoires dont me berçait ma grand-mère que j'ai appris à les connaître. Après le départ de mon grand-père fin 1941 pour rejoindre l'Angleterre, ma grand-mère est restée seule avec cinq enfants, dont mon oncle Jean, qui, très vite, partit pour le maquis, ne faisant que de brèves apparitions quand il le pouvait. Persécutée par la gestapo suite à l'absence de mon grand-père et de mon oncle, elle a vécu un enfer comme beaucoup d'autres : la guerre et ses privations, les interrogatoires répétés et tout cela, seule avec ses enfants. Septembre 1944. Le retour tant attendu, après deux années et demi de séparation. Jean qui a 19 ans, s'engage à son tour à la Brigade en décembre 44, et il part pour la Campagne de Hollande. Nouvelle période de séparation. C'est le 18 octobre 1945 que Jean sera tué très loin de chez lui. Ma grand-mère a pleuré son fils Jean jour et nuit pendant quatre années. Quelques années plus tard, elle sera veuve. Et malgré toutes ces épreuves, elle nous a toujours donné tout son amour. Elle m'a appris à aimer ces êtres chers, disparus trop tôt, beaucoup trop tôt. Je voudrais rendre hommage à mon grand-père et à mon oncle Jean pour leur courage, leur dévouement et leur esprit de sacrifice pour reconquérir cette chère liberté. Je voudrais aussi rendre hommage à ma grand-mère qui a traversé ces années difficiles. Elle nous a maintenant quittés et repose en paix auprès de ceux qu'elle a tant aimé. |
Mon grand-père
Le
10 mai 1940, le Capitaine Georges HOUBION est à ARLON, à la garde du
commandement de la province. Le 18, il est à Ypres, où on le charge de diriger un train de CRAB (Centre de Recrutement de l'Armée Belge). A partir du 21 mai, il est à Rouen puis à Toulouse où il commande la 12ème Compagnie du 17ème CRAB. Le 15 août, c'est le rapatriement général, mais Georges HOUBION reste au Service des Dépôts. |
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Le
20 juin 1941, il quitte Montpellier pour la grande aventure…Ils sont
quatre : 3 aviateurs et lui. Ils décident de rejoindre l'Angleterre en
passant par l'Espagne. Mais l'Espagne est hostile et les quatre hommes
sont arrêtés à NAVAL MORAL et incarcérés dans la prison locale durant
8 jours, puis celle de CARCERES pour 2 mois et enfin, le fameux MIRANDA
jusqu'au 13 novembre 1941 où il est atteint de tuberculose due aux
conditions atroces de détention. Il est alors transféré à l'hôpital
de PAMPLUNE, dans les sierras du nord. Le 13 février 1942, c'est enfin la liberté après 7 mois d'emprisonnement. Il rejoint ST-SEBASTIEN, MADRID, LISBONNE, l'avion pour LIMRICK (Irlande) puis le 4 mars 1942, il retrouve ses compatriotes en Angleterre. Commence alors pour lui la longue période d'entraînement qui durera 2 ans et demi avec le groupement belge. Le 7 Août 1944, la Brigade PIRON débarque à Courseulles-Normandie… |
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Jusqu'au 1er septembre, il
participe au sein de la Brigade à la libération de la côte normande, de
l'Orne à la Seine. Le 3 septembre, la Brigade rentre en Belgique et arrive le 4 à Bruxelles. Georges HOUBION retrouve enfin sa famille après plus de 3 années de séparation. Là, il revoit son fils Jean HOUBION qui, à son tour, peut enfin rentrer dans les rangs de la Brigade après avoir tenté à plusieurs reprises, et ce dès l'âge de 15 ans, de rejoindre la Brigade en Angleterre. Le Cdt HOUBION repart le 11 septembre à la reconquête du Limbourg belge et participe à la 1ère campagne de Hollande jusqu'en novembre 1944. Après une période de repos et de réorganisation, il repart avec son fils début avril 45 dans la 2ème campagne de Hollande jusqu'à la capitulation allemande. |
En mai 1945, la Brigade est cantonnée
en Westphalie. Le 14 octobre 1945, la ville de Dinant accueille avec enthousiasme le Général PIRON et son concitoyen d'honneur, le Commandant G. HOUBION. Les acclamations jaillissent : « Vive le Général, Vive la Brigade, Vive HOUBION… ». Le Bourgmestre dinantais salue le Général PIRON et sa Brigade. Il s'incline devant ceux qui ont payé de leur vie cette libération, et en particulier, les Dinantais Edouard GERARD, 1er mort de la Brigade, tué dans la campagne de Normandie à Sallenelles et Joseph TEGELBECKERS tué en Hollande. Quatre jours plus tard, Dinant est en deuil. Le 18 octobre 1945, le Commandant G. HOUBION perd son fils Jean, âgé de 20 ans, tué accidentellement en service commandé lors d'une mission. Le 15 décembre 1945, la Brigade rentre en Belgique et le Commandant G. HOUBION est alors démobilisé. Il décède le 24 février 1961 à l'âge de 62 ans d'une longue et pénible maladie faisant suite aux mauvaises conditions de détention à Miranda. |
Major de réserve honoraire Prisonnier Politique des guerres 14-18 et 40-45 Officier de l'Ordre de la Couronne Officier de l'Ordre de Léopold II avec Palme Chevalier de l'Ordre de Léopold Croix de Guerre 40-45 avec Palme Croix des évadés Croix du Prisonnier politique Médaille du Volontaire 39-45 France Star Germany Star Holland Star Defence Star Defence Medal War Service Medal Médaille de la France Libérée et titulaire de nombreuses autres distinctions honorifiques belges et étrangères. |