GENIS Roger - Sgt - Mat 2885

2nd Company

 

 

 

Témoignage de Guy Weber et Cdt Weuts (Bn Bevrijding - 1977)

 

 

Roger Genis
2e compagnie – Recce
matricule : 2885

Roger Genis,  né à Ostende en 1920,  passa la plus grande partie de sa jeunesse dans la région arlonnaise.  Le 1e avril 1938 il contracte un engagement volontaire à la compagnie Ecole des Chasseurs Ardennais.  Il est nommé sergent au 1e régiment des Chasseurs Ardennais le 4 octobre 1939 et fait campagne avec cette unité le 10 mai 1940.  Chacun sait que depuis la frontière jusqu’à la Lys, la Belgique pu compter sur des unités de cette trempe.  La veille de la capitulation,  le 27 mai 1940,  Roger Genis est blessé et évacué sur un hôpital militaire.  Comptant parmi ceux qui n’ont jamais cru à la défaite,  il est à peine rétabli qu’il s’évade.  Le 8 février 1941,  il entreprend le voyage de tous clandestins :  il passe en France non-occupée,  se retrouve à Marseille,  dépourvu de tous moyens d’existence.  Il contracte un engagement à la Légion Etrangère.

On y reconnaît immédiatement un soldat et il devient sergent dans les Transmissions.  Dans la nuit du 8 novembre 1941,  celle du débarquement allié en Afrique du Nord,  il est de service au bataillon de Tlemcen.  Que de fois ne l’avons-nous entendu raconter « cette nuit-là ».  Après avoir pris la dangereuse initiative de retarder les messages qui mettaient la Légion en état d’alerte,  il déserte avec un Anglais et deux compatriotes pour rejoindre les troupes américaines.  Cette petite équipe guide une unité américaine qui vient de mettre pied à terre et,  pour toute récompense,  se voit remettre dans les mains de la gendarmerie française.  La Légion ne pardonne pas la désertion et Roger Genis se retrouve en forteresse à Oran.

Mais les prisonniers exécutent des corvées à l’extérieur et parfois sous la surveillance d’une sentinelle sénégalaise.  Celle-ci se laisse convaincre,  ferme les yeux,  et Roger Genis reprend la clé des champs pour se retrouver dans le jardin d’une villa transformée en mess d’officiers.  Ceux-ci célèbrent leurs succès militaires et l’un d’eux,  officier de la Marine américaine,  aperçoit les évadés.  Le hasard fait bien les choses puisque le marin a des ancêtres belges et utilise la langue de Voltaire avec aisance.  Il a tellement bien compris le cas Genis qu’il a embarqué ce dernier,  clandestinement,  à bord de l’Empress of Canada qui appareille avant l’aube pour la Grande-Bretagne.

Roger Genis arrive à Liverpool le 24 novembre 1942 et s’engage dans les Forces Belges de Grande-Bretagne.  Le 26 janvier 1943 il passe,  à sa demande, à la Compagnie Indépendante de Parachutistes.  Le 16 août 1943 il est nommé 1e sergent.  Il demande à être désigné pour le 1e Groupement ;  le 11 mai 1944 il est affecté à la 2e Compagnie Indépendante.

Au cours d’un engagement en Normandie,  il sauve ses trois chenillettes (bren-carriers) d’une situation critique et,  à la suite d’une serie d’actions d’éclat, il est promu,  en Hollande,  le 10 novembre 1944,  1e sergent-major à titre exceptionnel et décoré de la Médaille militaire britannique,  des mains du maréchal Montgomery.

Lors de la réorganisation de la Brigade,  le colonel Piron décide d’en faire un officier.  Roger Genis rejoint,  le 4 janvier 1945,  le 164 O.C.T.U. (Officer Cadet Training Unit) à Barmouth,  dans le nord du Pays de Galles.  Le major Jean Mine qui s’est illustré à Paulis en 1964 en sautant lors de l’opération « humanitaire »,  était de la même promotion...  Le 20 avril 1945,  l’adjudant Genis rejoint la 1e Brigade d’infanterie en ligne avec son 3e bataillon à Opheusden (Hollande).

Le 18 janvier 1946,  il est nommé sous-lieutenant auxiliaire,  est admis aux épreuves de passage dans les cadres actifs et est affecté au bataillon  « Libération ».

Il ne vivait que pour son métier.  Chef du peloton-école,  chef du peloton de reconnaissance,  officier porte-drapeau :  le sous-lieutenant Roger Genis  appartenait à cette génération d’officiers mûrie prématurément par la guerre et dont l’ambition était de reconstruire une armée belge aussi belle que celles qui avaient gagné la guerre.  Il faut reconnaître qu’ils y réussirent.

Le 13 août 1951,  Roger Genis s’engage pour le bataillon de Corée.
Pour y résumer sa bravoure,  qu’il nous soit permis de reproduire le texte de la citation décernée par le Président des  Etats-Unis pour l’attribution de la Médaille du soldat :

« Membre du Bataillon Belge du Service des Nations-Unies,  s’est distingué par son héroïsme à Malgun-Dong (Corée) :  tard dans la nuit du 3 décembre 1951,  le lieutenant Genis,  apprenant qu’une patrouille amie se trouvait à l’intérieur d’un champ de mines et avait des pertes causées par l’explosion de mines,  a organisé rapidement une patrouille pour porter aide aux hommes en difficultés. Le lieutenant Genis conduisit ses hommes à travers un terrain difficile jusqu’à la limite extérieure du champ de mines et,  seul, nettoya un sentier jusqu’aux hommes blessés. Après une heure de progression en rampant dans une obscurité totale,  désarmant chaque mine rencontrée,  le lieutenant Genis atteignit la patrouille et dirigea son évacuation vers une zone sûre.  « L’héroïsme et la conscience professionnelle déployée par le lieutenant Genis à cette occasion l’honorent lui-même grandement ainsi que l’Armée Belge. »

Le 8 septembre 1952,  il est blessé,  hospitalisé et rentre en Belgique en novembre.  Le 17 janvier 1953,  il reprend la 2e compagnie du bataillon « Libération » à Siegen,  en Allemagne.


Siegen,  port d’attache du Bataillon Libération.

Au mois d’août 1958,  le ministère de la Défense nationale l’envoie suivre un cours à Fort-Benning,  aux Etats-Unis,  dont il revient en mars 1959.  Un mois plus tard,  il est désigné comme instructeur à l’Ecole d’infanterie à Arlon.
Promu au grade de major en 1963,  il prenait le commandement de la Compagnie d’armes lourdes de ce bataillon « Libération » qui était toute sa vie.

Hommage à Roger Genis
par Guy Weber dans « Des Hommes Oubliés »


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Uittreksel uit de
Historiek van het Bataljon Bevrijding
door Kapitein-Commandant S.Weuts (1977).

Op 12 oktober 1964 vertrekt majoor Roger Genis in het kader van de Technische Bijstand naar de Republiek Congo (Zaïre).
Hij bevrijdt er duizenden blanken uit de handen van de Simba’s,  doch valt met zijn colonne op 9 december 1964 in een hinderlaag.  Hij raakt zwaar gewond. Tijdens de evacuatie per helikopter bezwijkt hij aan de gevolgen van zijn verwondingen.  Majoor Genis,  een officier van Bevrijding,  is steeds een echt soldaat geweest  Hij heeft een relatief kort maar wel een gevuld leven gehad.  Het stond steeds in het teken van het dienen.  Daarom is het als voorbeeld te stellen voor alle Bevrijders en voor alle jongeren zeker waard te worden vermeld.  Het moet ons tot nadenken stemmen.
Majoor Genis was titularis van 17 eervolle onderscheidingen.
België verloor één van zijn meest verdienstelijke soldaten uit zijn geschiedenis.


Majoor Roger Genis