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DE PRINS Jean - Sdt - Mat 3297 Artillery Battery - "A" Troop
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Sdt Jean De Prins
Artillery Battery – Troop “A”
Matricule : 3297
Otterburn 1943 De gauche à droite et de haut en bas : Lt. Maréchal, Lt. Raquet, Lt. Humblet, 1Mdl Lion F. Quoidbach, R.Dirix, K. De Vlaminck, J. Vander Velde, J. De Prins, G.Volland |
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Anecdote en Normandie,
Jean De Prins, assistant de capitaine Ledent, officier observateur avancé et commandant de la « A » Troop, raconte :
"Lorsque la Batterie était déployée sur l’Orne, nous avons installé notre poste d’observation en différents endroits aux environs d’Amfreville (Ndlr : quartier de la 1e compagnie, à droite du sous-secteur).
Trois souvenirs me restent de cette première phase des combats :
Primo, la visite, à notre poste d’observation, du lieutenant-colonel De Ridder accompagné d’un général anglais (Ndlr : il doit s’agir du Brigadier Faithful, CRA de la 6th Airborne Division). Nous étions dans le grenier d’une maison.Les artilleurs belges ont eu, ce jour-là, l’honneur de mettre en place un tir d’artillerie divisionnaire. C’était exceptionnel et extraordinaire. Dans la suite, nous n’avons vécu le même événement qu’une seule fois, dans le Limbourg.
Secundo, dans la même période, au moment où les Alliés attaquaient en force au Sud de Caen (à notre Sud-Ouest), nous avons fait du « Flash Spotting » c’est-à-dire que nous repérions, avec nos boussoles, les lueurs de départ des batteries d’artillerie allemandes. Nous reportions les gisements sur notre carte et nous les transmettions vers les autorités supérieures avec les heures de tir. Le même travail étant effectué dans d’autres observatoires, il était facile, lorsque les heures correspondaient exactement, de faire une triangulation et de localiser la batterie allemande ayant effectué le tir. Celle-ci était alors contrebattue par notre artillerie ou par l’aviation.
Tertio, nous voyions, vers le Sud, le très grand bois de Bavent qui était infranchissable tant les Allemands l’avaient organisé avec d’innombrables mitrailleuses et mortiers, couverts par des champs de mines. Pendant cette phase défensive, la Troop « A » a tiré un sérieux tonnage de munitions sur ce bois (Ndlr : la Batterie était aux ordres de la Division, ce qui explique ces tirs
en dehors de la zone d’action de la Brigade belge)".
Lieutenant-colonel Bennett De Ridder |
Tir sur la 1e position (Orne) |
Anecdote durant la première Campagne de Hollande :
"Lors de l’attaque de Wessem, lorsque l’infanterie est clouée au sol, nous sommes très déçus de l’attitude des tankistes américains. Trois Shermans sont en base de feu. Quand on fait appel à eux, ils n’avancent pas d’un mètre pour venir au secours de la 2e Unité Motorisée ; ils veulent rester à distance de sécurité ! Pendant cette attaque, mon impression est qu’il y a un manque flagrant de brancardiers. Je vois encore ce pauvre fantassin atteint au crâne (une balle a transpercé son casque). Nous le couchons finalement sur notre bren-carrier et Ramaut, notre chauffeur, le ramène vers l’arrière. Cette opération me semble avoir été préparée, en tout cas réalisée, de façon fort confuse.
En défensive, notre gros problème est de nous protéger contre les patrouilles allemandes. De jour, notre poste d’observation est le clocher d’Ittervoort.
De nuit, nous participons à la défense rapprochée du village. Nous sommes dans une maison isolée. Les trois légionnaires de notre équipe TS (Max Gerday, Léopold Charlier et Gaston Toton) perfectionnent le système de protection par
« trip flares ». Tout autour de la maison, ils installent de petits piquets de 20cm
de hauteur, chapeautés de boîtes à conserve évidées se faisant face par paire.
Un fil relie deux grenades, la première -lumineuse- logée dans la première boîte
et la deuxième -explosive- dans la deuxième (cuillère enlevée). Une traction sur le fil expulse les grenades de leur boîte et les fait exploser. Quand au bren gun, il est toujours chargé et prêt à fonctionner.
Sur la route d’Ittervoort vers le canal, il y a, juste à gauche d’un carrefour, une église. Des Paras allemands s’infiltrent souvent par une tranchée d’irrigation qui échappe à nos regards, même de cette église avancée. Un jour qu’une patrouille allemande est signalée passant le canal, le capitaine Ledent décide de prendre l’initiative. En rampant, nous nous approchons de cette tranchée jusqu’au moment où nous avons d’Ittervoort une vue suffisante. Quand la patrouille apparaît, le capitaine commande un tir à la Troop « A ». La patrouille est rapidement neutralisée et disparaît.
Une nuit, nous accompagnons une patrouille d’infanterie avec notre jeep, plus légère, dans laquelle nous avons installé les deux postes de radio. Nous sommes deux, le capitaine et moi. Subitement, les Allemands tirent aux orgues de Staline. Je suis ébloui et la jeep dévie. Par malheur, nous sommes sur une passerelle sans garde-fou et les deux roues de droite vont dans le vide. Heureusement, la jeep reste en équilibre. Le capitaine décide d’aller chercher Ramaut et le bren-carrier qui nous sortent, peu après, de cette situation inconfortable et dangereuse.
Le 27 octobre, j’ai vu les 26 prisonniers allemands alignés le long du mur d’une ferme. C’est un mélange de Paras vétérans de la Crète et de jeunes gens de 18 ans peut-être. On voit de suite qu’ils appartiennent à une unité d’élite car ils gardent leur hargne et n’ont nullement l’air abattus au contraire d’autres prisonniers allemands que nous avions rencontrés en Normandie".
Neeritter, 27 octobre, prisonniers allemands de gauche à droite : le major Poncelet et le CSM Van Turnhout |
Prisonniers allemands dos au mur |
A l’occasion d’une remise de décorations, le Maréchal Montgomery passe en revue le détachement du First Field sur la Grand-Place de Bruxelles, le 10 mars 1945. Jacky Deffense (le blessé de la Batterie), 2. Jean De Prins, 4. Maxime Buset, 5. Gérard Soetaert, 12. Mdl Pierre Perecrestoff |
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Extraits
"L'Artillerie Belge en Grande-Bretagne et dans les Combats de la Libération " 1941-1945
First Belgian Field Battery (Regiment)
par Lt .Col BEM er J. GELARD.