Roger RAMAN - Cpl - Mat 4194

3ème Cie - 5ème Pl d'Assaut

 

 

 

Cpl Raman Roger
3e Compagnie - 5ème Peloton d’Assaut – 2e Section
matricule : 4194

 

Né à Gentbrugge le 28 janvier 1920,  il est en mai 1940 l’un de ceux qui font leur service militaire au 3e régiment de ligne,  à Ostende.  Fait prisonnier par les Allemands, le jour où la Belgique dépose les armes,  il est,  selon l’expression consacrée « renvoyé dans ses foyers ».  Roger Raman a compris.  Il est allergique à l’occupation allemande.
Il quitte l’ombre de l’église Saint-Bavon le 2 février 1942 et décide d’essayer de rejoindre la Grande-Bretagne avec Marcel Waterloos.

Les comparses traversent Givet,  Verdun,  Belfort,  Dole et Lons-le-Saunier où ils passent la ligne de démarcation au carrefour de l’As de Pique dans des conditions rocambolesques.  Ils prennent le train pour Lyon et demandent la protection du Consulat des Etats-Unis.  Au Centre d’Accueil des Compagnons de France,  ils retrouvent deux compatriotes :  Moreels et Parmentier.

Le 19 mai 1942 les quatre évadés belges descendent sur Toulouse et Perpignan.
Le 25 mai,  un passeur leur fait traverser les Pyrénées et ils sont arrêtés aussitôt par la garde civile espagnole.  Conduits à la prison de Figueras,  ils sont transférés le 28 mai à celle de Barcelone et le jour suivant sur celle de Saragosse.
Le 5 juin 1942,  le camp de Miranda leur ouvre ses portes.  

 

Espagne - Lieux d'internement (1940-1944)

 

Camp de concentration de Miranda de Ebro

 

 


La fiche de signalisation établie pour Roger Raman,  au Camp de concentration de Miranda de Ebro 

Comme on le constate, il fut "admis" à la prison de Figueras le 25 mai 1942,  vacciné contre la variole à  la prison de Barcelone le 28 mai 1942 et fit son entrée à Miranda le 5 juin 1942.

 

Ils n’en sortiront que le 17 avril 1943... pour être placés en résidence surveillée à Cestona.  Transportés à Curia en Portugal,  le 26 avril 1943,  ils jouiront de ce farniente réparateur,  au sein du grand groupe des Belges évadés, jusqu’au 1e juillet.
Ce jour-là,  on les emmène à Vila Real de Santo Antonio où ils sont embarqués à bord d’un chalutier.  Sitôt dans les eaux internationales,  ils sont transférés à bord d’un destroyer de la Royal Navy.  Arrivés à Gibraltar le 8 juillet 1943,  ils quittent le Roc sept jours plus tard,  sur le transport de troupes « Somaria ».  Ils débarquent à Liverpool le 24 juillet 1943 et entrent à Patriotic School le 4 août.  La semaine suivante,  ils seront tous les quatre engagés aux Forces Belges de Grande-Bretagne.
Roger Raman rejoint la 3e compagnie indépendante du major Nowé.  Il descend en Normandie avec la Brigade Piron le 6 août 1944 et dans le 5e peloton d’assaut,  il est l’adjoint du sergent Cocriamont qui commande la 2e section.
Il se fait immédiatement remarquer par son courage.  Il fait partie de la patrouille au Moulin du Buisson à Sallenelles,  il nettoie les villas de Franceville,  celles d’Houlgate et sur les bords de la Risles,  à Foulbec,  le 25 août 1944,  il ne bronche pas dans le terrible barrage d’artillerie qui saigne son unité.

Il participe à la libération de la Belgique et au cours des opérations en Hollande,  sur le canal de Wessem,  il est blessé à Thorn et évacué sur un hôpital de campagne britannique.  Il rejoint la Brigade Libération pour la seconde campagne dans les Pays-Bas en mars 1945 et se retrouve après la guerre,  comme sergent-major dans une compagnie du bataillon « Libération » à Duisdorf.

Il a tout quitté en 1947 pour rejoindre celle qu’il aime... Il a épousé une « Serjeant-Major » A.T.S. (auxiliaires féminines de l’armée britannique) et vit en Ecosse.

 

Extraits 

« Evadés»
« Le rendez-vous de Gibraltar »
par Guy Weber

 

mise en page par Didier Dufrane