Claude BLOCH - Lt - Mat 2324 1ère Cie - 1er Peloton (MMG) |
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Lt Bloch Claude
1ère Compagnie - 1er Peloton (Medium Machine Gun)
matricule : 2324
Né le 10 janvier 1922, ce précurseur connaît parfaitement le sort réservé à ses coreligionnaires et comme son frère Jean Bloch, qui vient de subir le premier assaut au Canal Albert, il rejoint le monde libre. Il est passager clandestin le 27 février 1941, à bord d’un bateau qui relie Marseille à Alger. Démasqué à l’arrivée, la police du Maréchal l’enferme dans une forteresse pendant soixante-deux jours pour le placer ensuite en résidence forcée jusqu’au mois de novembre.
Bientôt, il quitte clandestinement l’Algérie avec un passeport à destination du Portugal où l’Ambassade de Belgique le prend en charge et l’héberge à Costa de Caparica. Au bord du m/v « René-Paul » il rejoint Gibraltar d’où le « Batory » l’emporte vers Glasgow.
Devenu Caporal au 2e Groupement Indépendant belge il est admis au 148 Pre-OCTU en janvier 1944 et reçu au Collège Militaire de Morkam (163 OCTU) dont il sort aspirant pour partir en opération avec la Brigade Piron.
Claude Bloch était cadet assistant des MMG (Medium Machine Gun Vickers) de la
1e Compagnie. Chaque compagnie indépendante de la Brigade comptait quatre mitrailleuses lourdes portant le nom de leur inventeur : « Vickers ». Ces machines à tuer, alimentées par bandes de cartouches en caissettes, refroidissaient leur canon à l’aide d’un circuit d’eau. Le volume et le poids de l’arme nécessitaient un trépied derrière lequel le tireur se trouvait assis. Les mitrailleuses étaient aussi ancrées au blindage d’un « carrier », cette chenillette à tout faire qui, dans ce cas, était appelée MMG ou « Medium Machine Gun ».
MMG OU MEDIUM MACHINE GUN « VICKERS »
Vickers Medium Machine Gun (http://ilovewargameing.21.forumer.com)
Adolphe Matton était son Platoon Commander, Albert Torreele (2e compagnie) et Henri Paternotte (3e compagnie). Ses trois chefs de file de ces mitrailleurs ont tout fait durant cette campagne : de la reconnaissance, des patrouilles, des flancs-gardes et même du transport de fantassins. Ces mitrailleuses à grand débit et à longue portée, puisqu’elles pouvaient éventuellement faire du tir indirect et repéré, étaient normalement données en renfort aux pelotons d’assaut, suivant le terrain. En offensive, les mitrailleurs ne participent pas à l’assaut : ils restent en base de feu. Mais en défensive, ils forment la « croûte » ; pas question de lever le pied. Quand les autres partiront, ils décrocheront les derniers, si on ne les oublie pas...
En Normandie, Claude Bloch a vécu le drame de Varaville, où le Sergent Van Den Plas, les soldats Claessens et Massonnet (Troop 3) trouvaient la mort en sautant avec leur carrier sur une mine anti-tank. Ensuite il participe à la libération de Bruxelles, la campagne de Belgique ainsi qu’à la première campagne d’Hollande dans le secteur de Wessem.
On le retrouve au sein du 3e bataillon de la Brigade « Libération » comme chef de peloton de chenillettes dans le secteur de Puiflijk et de Zetten, durant la deuxième campagne d’Hollande, en avril 1945.
Sa conduite est particulièrement brillante au cours de la prise de Opheusden, dans des opérations de patrouilles dans les lignes ennemies.
Démobilisé en 1945, il entreprend sans coup férir des études de médecine à l’Université Libre de Bruxelles au sein de laquelle il devint professeur. Il occupe la chaire de psychiatrie avec un tel brio que sa compétence est nationalement reconnue.
Claude Bloch nous a quitté en 2012, nous lui portons par ce témoignage l’hommage qu’il mérite !
A droite, Claude Bloch à Ranville (Normandie) en août 2004
Extraits
« Le rendez-vous de Gibraltar »
et « 1944 Des Belges en Normandie »
par Guy Weber
mise en page par Didier Dufrane